Mamadou SOMA

Mamadou SOMA est un artiste/comédien/danseur originaire du Burkina Faso. Née en 1990 à Banfora, il rencontre véritablement le théâtre en 2012 avant de rejoindre l’École Supérieure de Théâtre Jean Pierre Guingané à Ouagadougou où il a eu son premier diplôme. À sa sortie de l’école il participe à de nombreux spectacles de théâtre et danse avec des metteurs en scène différents parmi lesquels on peut citer entres autres :

2020 : « Mirages et Perditions » mise en scène Aristide Tarnagda et « Mister Time » mise en scène Noel Minoungou.

2019 : « Cri de l’espoir » mise en scène Amadou Mandé et « Prophètes sans dieu » mise en scène Mahamadou Tindano.

2018 : « Les bouts de bois de dieu » mise en scène Luca Fusi.

2017 : « Claire de Lune » chorégraphie de Blandine Yaméogo.

Ses expériences de création théâtrales qui sont fortement basé sur le texte et sur une langue (française) comprise seulement par 20% de la population de son pays, Mamadou SOMA s’est et continue de s’interroger sur la forme de théâtre qui pourrait convenir à une population composée de plusieurs langues comme c´est le cas dans son pays qui compte plus de 60 langues et traditions complètement différentes. Cela dans la perspective de décoloniser le théâtre burkinabè en particulier et africain en générale, qui a du mal à sortir de cette tradition de théâtre basé sur du texte hérité de la colonisation. Cette interrogation l’amène à approfondir sa formation artistique en théâtre et dans d’autres domaines artistiques comme la musique (avec la kora, la flûte traditionnelle et la calebasse) et la danse traditionnelle auprès de Blandine Yameogo dans la troupe Dafrakan. Il participe comme stagiaire au Laboratoire ELAN dans le cadre du festival Les Recréatrales à Ouagadougou. Il a fait aussi des stages à l’étranger notamment : l’Académie des Arts Vivants de performance Baden Württemberg en Allemagne et à l’Université des Arts de Zurich en Suisse.

Sa volonté de redonner une identité au théâtre Burkinabè et Africain qui ne sois pas celle héritée de la colonisation le conduit à créer sa propre compagnie de théâtre nome « Théâtre Éclosions ». Dès la création de cette compagnie, Mamadou SOMA avec deux compagnons, explore une autre forme de théâtre basé sur le corps en puisant leur inspiration dans les rituels et traditions de leur pays. Il se penche sur des thèmes complexes, avec la volonté de donner une vraie dynamique positive à la jeunesse de son pays qui a soif de changement. Il crée donc trois spectacles : « Mon ami n’aime pas la pluie », « Prophète sans Dieu » et « Silmandé (Tourbillon) ».

Récemment diplômé en Master Théâtre Physique á l’Accademia Teatro Dimitri en Suisse, Mamadou SOMA a travaillé sur les rites de passage traditionnelle. Car pour lui : nous nous devons de renaître pour trouver un nouveau souffle. Tout en continuant son travail artistique, Mamadou Soma souhaite poursuivre des études Doctorale sur la thématique : « Transformation des rituels de passage traditionnel chez les Sénoufo en performance participative en vue de relever les défis de développement social local par l’Art. comment décoloniser la pratique théâtrale en s’inspirant d’élément, de structures et de principes du rite de passage pour proposer un espace, une forme et un langage nouveau pour être plus proche des populations composer de plusieurs langues ? »

« En regardant vers l’avenir, je regarde d’avantage le passé et je me demande où somme nous trompé ? Je m’interroge, je questionne ma société. Avec mon théâtre je cherche. Je cherche à savoir :

Qui suis-je ? Quel théâtre pour une population composée de plusieurs langues et traditions différentes ? Comment décolonisé le théâtre africain ? Ce sont ses questions qui m’anime dans ma pratique et recherche artistique le long des 5 dernières années. Et cela me conduit à la recherche permanente d’une communion entre l’acteur, le publique et la scène dans un exorcisme de la magie, des mouvements, des gestes, des objets, des sons, des paysages insolites et l’éclairage combiné, tout cela dans un esprit de rituel pour former une langue supérieure aux mots. Un langage, une forme qui peut être utilisé pour subvertir la pensé, la logique de la pratique artistique et de la marche du monde. »

Soma. mamadou