Cris de l’espoir
Le Cri de l’espoir prend prétexte d’un appel à films lancé par le président Kiragambidi de la république de Gamguila pour montrer la difficulté de créer en toute liberté dans un pays où tout tourne autour d’un homme : le président fondateur, guide providentiel. En effet, Zida propose son scénario, Ciel noir, qui pour lui, décrit les difficultés du peuple.
Pour le directeur de cabinet, ce film est subversif parce qu’il ne cite pas les futures réalisations du président. Pourtant, il serait prêt à l’adouber si Fatou, la femme de Zida, cédait à ses avances. Mais tout cela finit dans le tragique.
Dans cette république bananière, le président vénéré occupe à lui seul tous les départements ministériels importants comme la Défense et les Finances. Et la carte du parti unique est un blanc-seing qui permet de gravir les échelons, de piller les biens publics et même d’exister en tant que citoyen. La langue de bois y règne. Les personnages politiques sont très loquaces mais cette parole fleuve, gonflée de références débilitantes au guide providentiel ou au parti unique, ne charrie que mensonges et tromperies. Au lieu d’être perlocutoire comme la vraie parole politique, celle-ci se révèle inopérante et risible. Ainsi que ce soit le protocole face au paysan Zozo ou Zouari face à Zida, tous deux se font ridiculiser.
Texte : Jean-Pierre Guingané
Mise en scène : Amadou Mandé
Interpretation : Nongdo Ouédraogo, Minata Diéné, Stephane Balouri, Adissa, Hyacinthe Kabré, Thomas Kombari, Windi Narré, Mamadou Soma, Noufou Zerbo, Harouna Soré
Lumière : Mohamadi Goueme
Scénographie : Issa Ouédraoga